100 millions de pauvres dans l'Union Européenne, à bas Bruxelles...!
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
Pour la Commission européenne désormais "nobélisée", il s'agit de maintenir les Peuples de l'Union Européenne dans une "saine" pression. Comme l'explique Frédéric LORDON, dans son blog du 19 septembre 2012, dans un article intitulé "l'austérité, mais dans le calme", de façon à ce que "les assistés n'aient d'autre solution que de se jeter dans les pattes de la conditionalité (la peur de ne pas être refinancés) : et alors, tout y passe : effectifs et rémunérations de la fonction publique, équarrissage de la protection sociale, notamment les retraites, dérèglementations inespérées ( des professions protégés ( dockers), du marché du travail), privatisations à gogo, un pur régal !"
A ce bouquet, il convient d'ajouter la mise au chômage, comme on dit "la mise à la rue" de 32 millions de personnes privées d'emploi ( chiffre août 2012), jeunes et ex-salariés de ces 27 états. Et ce crime ignoble, commis par les gouvernements de droite et officiellement "socialistes" contenu dans un chiffre : 100 millions de pauvres ! On tient cette donnée d'un article d'"Alternatives Economiques" n°273, d'octobre 2008, rédigé par Antoine de RAVIGNON. On n'a rien trouvé de plus récent. Car, comme l'explique l'auteur de cet article, "la mesure de la pauvreté est le parent pauvre des statistiques européennes". Ce chiffre est disponible dans le dernier rapport sur la situation sociale de l'Union Européenne. Sur ces 100 millions de pauvres, 27,5%, soit un quart, vivait avec moins de dix euros par jour. Naturellement, ce chiffre minore profondément la réalité actuelle. Car, construit sur des données 2007, il ne prend pas en compte la crise des subprimes de l'automne 2008 : où, on le rappelle, 4 500 milliards d'euros ont été donnés aux banques par les états européens ( la France 351,1 milliards) ( cf BOURSORAMA BANQUE du 4 décembre 2010). La suite, on la connait. Pour réduire le déficit public abyssal creusé de toutes pièces par la finance, les gouvernements ont diminué drastiquement les crédits attachés à l'Education Nationale, la Jeunesse, l'emploi, le RSA, les personnes âgées, la protection sociale, les collectivités locales...Ainsi, si le rapport sur la situation sociale de l'Union de 2008 évalue à 22,5% de la population, le taux moyen de pauvreté, avec un taux de pauvreté français de 16%, ces chiffres sont malheureusement totalement caducs : le Secours Populaire parle aujourd'hui d'un taux français de pauvreté de 33% !!!
La mise au chômage et à la pauvreté est un crime. Un crime contre les faibles et les innocents, qui n'accèdent jamais à la lumière médiatique. Un crime commis depuis trente ans dans et par l'indifférence générale : dans une cécité collective incroyable. Mon analyse marxiste "explique" cette mort de masse immonde : dans les grandes manoeuvres de la bourgeoisie financière, apparues à la fin des années 60, début des années 70, afin de restaurer le taux de profit en chute libre, mis à mal par le mouvement social post-soixante-huitard. En effet, les années 68-75 connaissent un pic de syndicalisation ( 5 millions de cartes) et de journées individuelles non travaillées pour fait de grève. D'où le premier plan BARRE de l'austérité (1976), visant à demander au peuple français de "se serrer la ceinture". Et derrière, l'idée de filer à la Classe ouvrière la pire raclée de son histoire. Ainsi, au cours des trente dernières années, le partage des richesses s'est déplacé de dix points du travail vers le capital. Tant pis si cette course folle austéritaire nous emmène TOUS vers l'abime (Travail et Capital) ! Sciemment, méthodiquement, obsessionnellement, le capitalisme financier poursuit son unique but : gagner haut la main la lutte des classes contre les Peuples ! En finir, une bonne fois pour toutes, avec cette Classe ouvrière haïe au delà de tout !!!
Honte à ces humanistes de choc de la Commission européenne, et ceux qui nous gouvernent (HOLLANDOU), of course ! Honte à ces politiques qui se taisent ou qui laissent faire (1) ! Honte à ces politiques menées à la hussarde (comme le vote à la va vite du pacte budgétaire), qui n'ont d'autre but que de nous enkister dans la misère, grelotter de souffrance !!! J'ouvre une parenthèse : l'absence de référendum, indépendamment des promesses du candidats HOLLANDE, est une faute politique immense. Comme disait Pierre MENDES-FRANCE, " en démocratie, quand on ne parvient pas à convaincre, l'action publique est VIDE DE SENS". Désormais, quoiqu'il dise, quoiqu'il fasse, l'action de HOLLANDE sans consentement frôle et frôlera le vide abyssal. Par ce qu'il ne parvient pas à convaincre : 5 mois après son élection, il est à 40% de bonnes intentions: contre 60% pour MITTERAND et JOSPIN cinq mois après leur prise de fonction. Par ce que son pacte budgétaire abject, il l'a fait voter avec les voix de la droite, n'ayant pas de majorité à gauche ! Par ce qu'il impose un texte sans consentement populaire (référendum), et ce faisant, rode et s'enfonce dans une action politique qui tourne à vide. Aujourd'hui, HOLLANDE peut dire "il fait jour a midi", quelque chose est cassé entre lui et le Peuple : cassure qui rappelle la situation de SARKO, après les grèves d'octobre 2010 contre la réforme des retraites. On peut imposer un texte contre l'avis des gens. Mais, après, le divorce est définitif...
Le pays légal et le pays réel n'ont plus rien de commun. Le pays réel subit des réformes ( contre réformes) dont, profondément, il ne veut pas : 65% des français sont contre l'Europe libérale. Avec SARKO et HOLLANDE, le pays réel subit une classe dominante, qui s'est emparée de la France pour la gérer et l'exploiter à son profit. Il faut que cela cesse. De même que ROUSSEAU écrivait en 1765, soit trente quatre ans avant la Révolution Française : "je m'attends à des bouleversements sociaux, économiques, et politiques considérables". De la même façon, je soutiens que nous vivons la fin d'un monde. Et qu'une Révolution va modifier en profondeur l'organisation économique et sociale de la France : RESISTANCE !!!
1)-J'observe, si on se réfère à ses dernières déclarations, à propos du prix NOBEL de la paix donné à l'Union Européenne, ou lors de son interview du 1er octobre sur France Inter, avec Patrick COHEN, que Mélenchon intègre enfin dans son discours les mots de CHOMAGE et de MISERE. On ne dira jamais assez l'importance de cet ajout, qui dessaisit Marine LE PEN de son monopole de fait de parler seule des exclus...
Demain ; seconde partie de l'article : les "bémols" à la rigueur apportées par la Commission Européenne, LAGARDE (FMI), Guy RIDER, Directeur de l'OIT, Guy RYDER...
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